Bilan

Quelques chiffres :
983 km parcourus (tout à pied, sauf traversée de la Seine 😊) avec une moyenne de 24 km par jour.
12 500 m de dénivelé positif.

Une seule chute du côté de Jobourg.

Le parcours :

J’ai longé intégralement les cotes normandes depuis Pontorson sur le Couesnon, séparant la Bretagne de la Normandie, via le Mont Saint-Michel, jusqu’au Tréport, limite Nord d’avec la Picardie.
Ceci par les différents GR : GR34/39 (Couesnon) GR22, GR223 (Cotentin) GR224 (boucle de la Seine) GR2 (entrée au Havre) GR21 (côte Seine-Maritime) avec bien sûr quelques improvisations fantaisistes.
Le Cotentin Ouest présente beaucoup de similitudes avec la Bretagne par sa géologie, flore, climat… Mais plus je progressais vers le Nord et l’Est, plus les différences s’accentuaient.
À noter de longues plages sur la côte Ouest du Cotentin, peu fréquentées. Le Nord (Jobourg) est plus sauvage et spectaculaire. 

L’Ouest du Calvados est moins beau, plus encombré de détritus et algues vertes, remarquable surtout par l’historique des plages du débarquement, les vestiges, les monuments, mais qui lassent à la longue.
Plus loin, la côte fleurie vaut surtout pour les stations balnéaires, Cabourg, Houlgate, Deauville… Énormément fréquentées, aux prix élevés comme globalement dans toute la région d’ailleurs. Stations aux villas cossues à l’architecture remarquable.
Grand plaisir de marcher des jours durant près de la mer. J’ai connu tous les temps : beau, grosses chaleurs, orages, bourrasques, pluie, froidure du matin.
Des ports animés ont échelonné tout le parcours.
À l’intérieur des terres, pays d’Auge notamment, paysage de bocage plus calme et verdoyant où le cheval est roi. Agréables chemins creux.
J’ai cheminé le long de l’embouchure de la Seine sur plusieurs kilomètres avant de la traverser par un bac. Ce n’était pas banal.
A suivi ma plus longue étape de tous les temps, 45 km, pour arriver au Havre qui porte bien son nom où je séjournais 2 jours dans ce port reconstruit, moderne que j’apprécie beaucoup.
La Seine-Maritime pour terminer le périple, avec falaises crayeuses et valleuses encaissées, maisons de briques et silex. Mais dès qu’on s’éloigne de la côte, les terres présentent peu d’intérêt pour le vagabondage ! Maïs, betteraves, patates, centrales électriques…
Ce fut une rando confortable, autant touristique que sportive ou méditative. Peu de difficultés de terrain.
Par contre très onéreuse, m’étant laissé aller au confort de l’hébergement en dur, du restaurant plutôt qu’au bivouac ou à la boite de thon !
J’ai fait peu de rencontres intéressantes. Parmi le flot de touristes et promeneurs, je passais assez inaperçu. Et l’accueil normand est froid. On répond par l’essentiel. Pas au-delà. Le Normand est taiseux. Plus que Tabarly, c’est dire.
Et en ce qui concerne la recherche intérieure, la méditation transcendantale, l’expansion du champ de conscience, la rencontre avec soi-même, la fusion avec la nature, la lévitation, l’amour et la connaissance, je vous renvoie à vos explorateurs préférés, Tesson, Bouvier, Ollivier… Ah, ah !
Les presque 1000 km accomplis, la forme est excellente, je suis prêt à repartir. Selon l’état de covidation futur de la planète, je choisirai le prochain objectif…



Ps : pour le plaisir des mots, voici un florilège des noms de rivières rencontrées :
Sélune à  Pontaubault
La Sée  Avranches
Le Lerre  à Genêts
La Lude
Le Thar
La Sienne 

Ay 

Hubôtellerie   

Saire

Sinope (Quineville)
La Douve

L'Aure (Grandcamp-Maisy, Bayeux)
Le Roulecrotte (Meuvaines, Calvados)

L'Orne (Caen)
Dives

Touques (Deauville Trouville)

Risle (affluent de la Seine)
Seine
Durdent

Scie
Veules 

Bresle (Eu)

Rappel des Randos précédentes :

2015 : 2300 km : la France en diagonale

2017 : En Écosse, Hébrides et plus
2018 : Portugal, du Sud au Centre
2019 : Sur le chemin Inca 

... et future !

2021 : Midirando (France, sud plutôt)      











Eu Le Tréport Mers-les-Bains

 4 septembre 

Je parcours ces 3 communes réunies en communauté. Mers se situant dans la Somme. Les limites Normandie / Picardie ayant été sources de querelles et revendications.  Comme toutes les limites, "à moi à toi"...

         Le
     Tréport 
 Goéland à la vodka

            Goéland et pingouin






Mers-les-Bains, décor de carton-pâte, aux maisons délirantes ! 

5 septembre 

Retour à Dieppe en car, où je retrouve les amis du Nord. 

Le projet est devenu réalité et maintenant se  profile une semaine de détente,

vacances. 

Reste un petit bilan à dresser.


Eu. Euh ...

 3 septembre

Dieppe  / Eu 41 km


   Le port, les façades de Dieppe

Le quartier du Pollet. Autrefois quartier des marins.

Dieppe distant de 170 km de Paris.
Dieppe qui fut ma première escale pour un voyage vers l'Angleterre en 1969.
Avec un copain, nous avons passé la nuit dans un ascenseur pour attendre le départ du Ferry. Souvenir... Marquant.
Newhaven, London...

La marche s'arrête là.  Je me suis heurté à un mur de verre sur lequel est écrit :  fin de la Normandie !
"Je suis arrivé à bon port au Tréport 
Maintenant je m'en vais à Beauvais"

Le Tréport et Eu se jouxtent.
Eu, ville de France au nom le plus court (ex æquo ?  En 2 lettres dans les Pyrénées...).
M'étonnerait qu'une commune porte un nom d'une lettre.
Pour les recherches en ligne, c'est chiant.


    Falaises falaises......

    Un raidillon incroyable !  On passe de +10 m à 86m en une centaine de m !

   À  Criel le gîte d'étape où j'escomptais me poser, est fermé. Qu'à cela ne tienne.  Je continue.  Prolongation de 12 km pour arriver à Eu où une auberge de jeunesse peut m'accueillir. 

Pour cela, je dégote de nouveaux sentiers et sous une pluie fine je boucle le voyage dans un étonnant établissement tout en briques, escaliers en pierres, qui tient du monastère, de l'abbaye, du château (tout à côté, justement il y en a un), personne ne peut me renseigner. 
Sombre, humide, silencieux. Étrange.  Bonne fin pour méditer. Le lendemain,  je suis seul dans ces pièces immenses et voûtées.

Il s'avère que ce sont bien les dépendances du château, "cuisines et logements des ministres " qui font maintenant office d'auberge de jeunesse et de MJC.


Ma chambre / dortoir,  au fond à droite.

Dieppe. Sous les galets, la plage ?

 2 septembre 

Veules / Dieppe 30 km

+ 420m

    Sur les galets. 

Monet, tout au long de la côte, posa ses pinceaux.
 
    Et Braque déposa son corps !
   Halte au cimetière marin de Varengeville.
    Normandie,  terre de peintres. 

La résurrection... Faut attendre longtemps ? 
 
    L'arbre de Jessé de la chapelle de Varengeville (Braque)
 
"Sous le grand ciel en marche et les lourdes nuées, cette vague inquiétude ajoute à la sublimité du lieu ce que prête à toute beauté le sentiment qu'elle est fragile et menacée" 
Jérôme et Jean Tharaud, enfants du pays.
Effectivement la falaise recule de 1 m par an et si rien n'est fait, du haut de ses 80 m, le cimetière plongera dans la mer !

Lignes de Pourville
 


    Je choisis pour atteindre Dieppe, sur les derniers kilomètres de passer par la grève.  On m'avait dit, la marée descend,  vous pourrez marcher sur le sable mouillé.  Que nenni !  Sauf les 200 derniers mètres. 
Les petits cailloux blancs, de la craie, marquent mon chemin au pied des falaises, avec lesquelles je garde une distanciation physique par crainte d'éboulement soudain.


Éboulement récent

    Tête de ... ?


    Va t-elle s'envoler ?


Dieppe, vue de ma chambre. 
 Pourquoi les ports font-ils tant rêver ? La nuit...



Veules-les-Roses. Monotonie entre friches, betteraves et maïs

 1er septembre 

Veulettes / Veules 24 km

+ 350m


      Saint-Valéry en Caux 


Ici se jette la Veules dans la Manche, plus petit fleuve de France :  1149 m !

   Oursins ? Centrale électronucléaire de Paluel.
   Après Flamenville et La Hague, la série se poursuit. 


    Océan de terre.

J'ai dépassé l'objectif de Saint Valéry en Caux, 3 jours en avance, je continue donc, jusqu'au Cap Nord ! 


Veulettes. De valleuses en valleuses

 31 août

Fécamp  / Velettes 26 km

+ 440m

    Les Grandes Dalles

    Les Petites Dalles

Ce matin, le calme est revenu, ciel nettoyé,  bleu. Plus de vent :  les pales des éoliennes tournent au grand ralenti.

Au soir, le froid mord.

Et les villégiaturistes ont déserté les stations balnéaires. J'en viendrais presque à regretter l'animation touristique. 

Mais une parisienne lors d'une pause vient me questionner sur mon voyage.  Admirative. Elle a pris note de mes divers blogs.


     Maison des gardiens de côte. Dernier spécimen  Fécampois d'architecture du 19e siècle.

 

    Vélolienne conçue à l'occasion du Tour de France 2015. Elle remporta un prix !

    Travailleurs de la terre.

 Veulettes fin d'étape, est tapie dans la verdure. Les villas respirent l'aisance. Mais personne dans la longue rue principale menant au front de mer. Le seul restaurant ouvert est tout de même bien rempli.


Fécamp. Morues harengs et bénédictine

 30 août

Yport  / Fécamp  6 km

+ 160 m

    Mur d'usine en Soulages. Les grapheurs prenez de la graine ! 

    Les baigneuses

     Et une baigneuse hésitante ou méditante ?

 

                                                        Pour votre gouverne, comme disait Roger ! 

Je loge chez une mamie d'origine alsacienne, super sympa,  institutrice à la retraite, dans une maison ancienne typique de la région.  Elle fait "Table ouverte". On y croise des ouvriers restaurant la façade, se faisant un café, des amis qui vont et viennent, un randonneur...

Le matin, elle me donnera des crêpes et gâteaux. bavarde, elle  me confirme ce dont je me doutais déjà, les Normands sont des taiseux. Conseil : lire le "Le horsain".

Tout le 2e étage est pour moi, avec une bibliothèque riche de livres régionaux, historiques et romans. J'entame un "Simenon" se déroulant à Fécamp, "Les rescapés du Télémaque".

À côté, une "Saurisserie" fermée. Usine où on fumait le hareng. (D'où hareng saur).

On en apprend...

Yport. Bourrasques averses froid : l'automne est précoce

29 août

Le Tilleul  /  Yport 20 km

+ 690m


   La dent 2

  Oui, toute la matinée de fortes bourrasques , la mer limite tempête. Mais le paysage de ces falaises calcaires est fantastique, auquel finalement cette agitation des éléments donne encore plus de grandeur.

Faut juste faire attention de ne pas perdre l'équilibre. 

  Ce soir, à Yport,  les pompiers ont secouru une baigneuse. L'épouse du pharmacien du village voisin.  On en fait des gorges chaudes. Une sacrée pub. Ça rigole dans le bourg.

    Etretat sous ses ardoises, dans la valleuse 


   Il voyage en solitaire...

   À 2, ils voyagent en rond.


    Yport , la plage.

À l'hôtel, le chauffage est allumé. 
On prévoit des gelées blanches dans la semaine dans la Somme. C'est pas loin,  c'est dans ma direction. 

Ce matin la mer est démontée. 
Les badauds prennent des photos. 
Le vent du Nord souffle au mois d'août...
Et avec les mouettes, les virus virevoltent. 

J'entends :  "Un vrai temps de breton " ... de merde oui... et de beauté !